Aujourd’hui, est un jour particulier. Il y a un an, nous commencions la tournée des anniversaires des six ans de mon grand.

Chaque année, à l’approche de son anniversaire, je me plonge dans mes photos souvenirs. Je remonte à mes grossesses et je le regarde évoluer au fil des photos. Car on oublie. Enfin mon cerveau a oublié sa bouille de nourrisson, certains de ses exploits… Et ça me culpabilise tellement de ne pas arriver à me souvenir de beaucoup mais seulement de bribes de notre histoire.
Car notre histoire est particulière, notre histoire a démarré difficilement mais on a su s’adapter, apprendre à nous connaître et à nous aimer sans condition.
J’ose en reparler ici car je sais que je ne suis pas seule et qu’il faut en parler. Que c’est important de ne pas se sentir seule. Et que peut être en vagabondant sur la toile du web, tu tomberas ici car tu te sens seule dans ta situation et tu te demanderas si tu n’es pas seule, tu voudras culpabiliser à plusieurs et déculpabiliser par la suite … Car oui… Je l’ai fait moi aussi, il y a bientôt 7 ans. Et à cette époque, on en parlait peu.
J’ai accouché à l’âge de 23 ans d’un bébé tant désiré. Mais je n’avais jamais vraiment été en contact avec des bébés, je n’avais jamais changé de couches, et surtout… Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Je n’étais encore qu’une enfant qui du jour au lendemain est devenue maman. Mais l’enfant est restée présent quelques mois.
J’ai eu l’impression de renaître ce 29 avril après 13h de travail et d’épuisement.
Cet accouchement long et douloureux ! Ces cris de douleurs et de peurs ont retenti dans tous l’hôpital ! On s’est battus ensemble ! La poche avait rompu depuis quasi 24h. Bébé était littéralement épuisé, qu’il a dormi avec maman pendant quasi 24h.
Mais j’avais peur. Peur de ce petit être posé sur moi. Je ne me suis pas sentie maman ce jour là et bon sang que j’en ai culpabilisé longtemps. Mais aujourd’hui, j’ai pris de recul par rapport à mon vécu et je me rends compte que j’étais seulement terrorisée, jeune et sans confiance en moi.
On s’est battus ensemble pour créer ce lien qui est indescriptible aujourd’hui. Les jours ont suivi et j’étais terrorisé à l’idée qu’il t’arrive quoi que soit au point que je ne sortais pas. Je m’étais laissée aller plusieurs mois, je me sentais comme une incapable et tellement triste d’être cette maman.
Avec le recul, j’étais une bonne maman, je m’occupais bien de mon bébé, il était choyé mais je ne le voyais pas. J’ai mis à peu près 8 mois à me sentir mère. La dépression post partum, ça ne prévient pas. Ça te tombe sur le coin du nez et ça s’enfonce en toi et te noircit les idées et le cœur. Mais avec de la persévérance, on s’en sort ! Je voulais aimer ce bébé plus que tout ! Je voulais que ce lien que je voyais chez tant d’autres se crée. Je l’aimais depuis sa naissance. Mais j’avais cette impression de ne pas l’aimer aussi fort que je l’aurai dû. Je me suis tellement rabaissée et laisser aller. Je n’en parlais à personne et j’étais tout sourire devant tout le monde en permanence tentant tant bien que mal a caché cette crevasse que j’avais en moi.
La honte brûlait au creux de mon ventre. J’étais tellement au fond du trou que je ne savais pas comment aborder le sujet. Et puis un jour, j’ai eu besoin de me confier à ma maman… À mon mari que ne le voyait pas forcément.
Et ce jour a été ma délivrance … J’ai entendu ! J’ai compris ! J’étais une bonne maman ! Je faisais de mon mieux pour que ce petit être soit heureux ! Tout sourire, nourrit et habiller comme un pape !
Je ne m’en rendais pas compte ! Aujourd’hui, quand j’y repense, ça me peine encore car se dire que la naissance et les premiers mois de son premier bébé n’ont pas été vécu comme ils auraient dû me fend le cœur. Mais je me suis relevée et j’ai fait de mon mieux, j’ai arrêté d’être exigeante avec moi même ! Je me suis fait confiance ! Je nous ai fait confiance ! Je nous ai aimé ! Et ce fin lien s’est épaissit au fil des jours, des mois et des années…
Mon fils, c’est toute ma vie ! C’est ce pourquoi j’ai envie de vivre ! C’est mon premier bébé ! C’est celui qui m’a appris ce que c’était l’amour d’un enfant pour sa mère ! C’est celui qui me rempli de joie et de bonheur au moindre de ses sourires !
Mon fils ! Bordel que je l’aime ! Notre histoire est particulière et on s’est construits ensemble ! Tu m’as reconstruite ! On avance aujourd’hui main dans la main et je me dis que cette histoire, elle est arrivée à beaucoup d’autres qui n’en parlent pas ! Car oui ! La dépression post partum existe ! Et il faut se faire aider pour la traverser !
Nous sommes toutes capables ! Nous pouvons aimer, nous occuper d’un enfant et les aimer inconditionnellement ! Il suffit juste de se faire confiance et de croire en soi !
La bataille est rude ! Mais quand on s’en sort et que l’on lache prise … Le bonheur est au rendez vous !

Marine
Quel joli témoignage 💖
C’est rassurant de voir qu’on en parle de plus en plus, en tout cas moi j’en parle autour de moi,car ça m’est arrivée aussi il y a 7 ans et demi…
Alors je ne parle pas forcément de la dépression mais j’essaie de transmettre qu’il faut prendre aussi soin de soi, s’écouter quitte à refuser des visites, ne pas se focaliser sur les tâches annexes etc…
J’ai eu à cœur pour ma seconde et encore plus pour mon petit dernier de ne pas reproduire ses “erreurs” de mieux me préparer en amont pour pouvoir en profiter pleinement parce qu’en effet ça passe tellement vite qu’on en oublie beaucoup…
Mais je n’ai pas encore réussi à m’enlever la culpabilité que j’ai par rapport à mon aînée… j’ai l’impression qu’elle n’a pas eu la chance de ses frères et sœurs, qu’elle a essuyé les plâtres !
Enfin, ça viendra peut-être un jour…
En tout cas c’est une belle démarche que tu as là 💖